Mieux vaut une seule main hésitante que plusieurs qui se gênent mutuellement
Le leadership, qu’il soit sportif, organisationnel ou même monarchique, repose sur un principe universel : la capacité à équilibrer autonomie et accountability. Inspiré par le podcast « La Ligne des Mêlés », cet article analyse comment ce principe se traduit dans les franchises sportives, notamment en NFL, en s’appuyant sur l’exemple des Eagles de Philadelphie. Que vous soyez passionné par le sport ou intéressé par des leçons de management applicables à votre entreprise, cet article explore pourquoi il est parfois préférable de déléguer avec confiance que de vouloir tout contrôler.
L’importance de déléguer et de faire confiance dans les organisations
Lorsqu’une organisation confie un poste clé à une personne, c’est avant tout pour ses compétences et sa vision. Dès lors, une question cruciale se pose : pourquoi revenir constamment sur cette décision en intervenant directement dans son travail ? Ce problème, que l’on observe dans de nombreuses équipes sportives ou entreprises, est souvent à l’origine de tensions internes.
Prenons l’exemple du hockey et des Canadiens de Montréal. Kent Hughes, directeur général, a nommé Martin St-Louis comme entraîneur en chef. Il serait inconcevable pour Hughes de passer outre cette hiérarchie pour aller directement motiver ou critiquer un joueur comme Cole Caufield dans le vestiaire. Pourquoi ? Parce qu’un tel comportement saperait l’autorité de St-Louis et enverrait un message confus. Cela revient à dire : si le directeur général se mêle des opérations, pourquoi avoir un entraîneur en premier lieu ?
La séparation des responsabilités : une clé pour la réussite
Dans toute structure bien organisée, la clarté des rôles est essentielle. L’administration et les opérations doivent travailler main dans la main, mais sans empiéter sur leurs territoires respectifs. Cette dynamique repose sur une règle simple : une fois que le bon individu est choisi pour un poste, il faut lui donner les outils et la confiance nécessaires pour réussir.
Leçons de management : Les dirigeants avisés recrutent des gestionnaires ou entraîneurs alignés avec leur vision stratégique. Ils établissent un système où la reddition de comptes (ou accountability) est omniprésente, mais sans microgestion. Ce modèle limite les risques, améliore la cohérence et préserve l’efficacité opérationnelle.
Pourquoi les Eagles de Philadelphie sont-ils un cas à part ?
Les franchises sportives sont pleines de propriétaires qui s’impliquent activement dans les opérations de leur équipe, souvent au détriment de leur succès. Jerry Jones, des Cowboys de Dallas, en est l’exemple parfait. Pourtant, les Eagles de Philadelphie semblent être une exception notable dans cette dynamique. Comment leur modèle peut-il réussir là où d’autres échouent ?
Chez les Eagles, le directeur général rencontre le propriétaire chaque semaine pour faire un point détaillé. Bien que cela semble intrusif, cette relation est construite sur la transparence et le respect des rôles de chacun. Le propriétaire n’intervient pas dans les détails du coaching ou des choix tactiques ; il se concentre plutôt sur les grandes orientations stratégiques et s’assure que ses objectifs sont atteints.
Ce modèle fonctionne parce qu’il repose sur deux piliers fondamentaux :
- Confiance totale dans l’équipe dirigeante : Les responsables des opérations sportives disposent de l’autonomie nécessaire pour diriger, tout en étant responsables de leurs résultats.
- Un mécanisme de reddition des comptes clair et régulier : Cela crée un environnement de transparence et d’amélioration continue.
Le rôle crucial de l’accountability dans le management
L’accountability est souvent mal comprise. Il ne s’agit pas de surveiller constamment ses équipes ou de chercher des coupables, mais plutôt d’établir des points de contrôle réguliers pour garantir que les objectifs fixés sont atteints. Dans le cas des Eagles, ces rencontres hebdomadaires ne sont pas une intrusion dans le quotidien des managers, mais un moyen d’assurer que tout le monde reste aligné sur les priorités.
Un parallèle intéressant peut être fait avec la monarchie britannique. Traditionnellement, le Premier ministre rencontrait chaque semaine la reine pour une audience. Bien que ces réunions n’aient pas d’impact direct sur la gouvernance, elles incarnaient un système de reddition des comptes symbolique, obligeant le chef du gouvernement à réfléchir à ses décisions et à ses actions.

Pourquoi la microgestion nuit-elle au succès des équipes ?
Un propriétaire ou un manager qui intervient directement dans les opérations perturbe inévitablement la dynamique de l’équipe. La microgestion entraîne des frustrations, affaiblit la confiance, et surtout, brouille les lignes de responsabilité. Ce phénomène est flagrant dans le sport. Jerry Jones, bien qu’un excellent homme d’affaires, est souvent accusé d’être trop impliqué dans les décisions footballistiques des Cowboys de Dallas. Cela nuit non seulement à la performance de l’équipe, mais aussi à l’autorité des entraîneurs.
À l’inverse, déléguer avec confiance et surveiller avec discernement, comme le fait le propriétaire des Eagles, favorise une organisation plus agile et efficace. Cela permet à chacun de se concentrer sur ses forces, au lieu de se perdre dans des luttes de pouvoir inutiles.
Un modèle inspirant pour le monde des affaires
Les leçons tirées du modèle des Eagles sont facilement applicables en dehors du sport. Que vous soyez PDG, responsable de département ou chef de projet, déléguer efficacement est un art à maîtriser. Voici quelques principes à retenir :
- Recrutez des personnes compétentes et donnez-leur les moyens de réussir.
- Établissez des objectifs clairs et des systèmes de suivi réguliers.
- Ne vous mêlez pas des détails opérationnels, sauf en cas de problème majeur.
- Maintenez un équilibre entre autonomie et accountability.
En suivant ces principes, vous créerez un environnement de travail où vos équipes pourront exceller, tout en restant alignées sur la vision globale de votre organisation.
Conclusion : mieux vaut une seule main hésitante que plusieurs qui se gênent mutuellement
Dans le sport comme dans les affaires, le succès repose sur une gestion habile des rôles et des responsabilités. Les Eagles de Philadelphie nous montrent qu’il est possible d’instaurer un modèle où la transparence et la confiance coexistent harmonieusement. Le leadership ne consiste pas à tout contrôler, mais à donner aux autres les moyens de réussir, donc de déléguer avec confiance.
Comme le dit si bien l’adage : mieux vaut une seule main hésitante que plusieurs qui se gênent mutuellement.
Pour plus d’article de blog cliquez ici et si vous avez des avis sur la gestion dans le sport vous pouvez toujours commentez plus bas.
No responses yet